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Conakry: retour sur la mésaventure d’une femme homos€xuelle qui a échappé à un lynchage dans son quartier

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Après avoir échappé à un lynchage mené par certains jeunes du quartier,  la jeune femme Aïssatou Bah nous raconte sa mésaventure tout en explicitant comment elle est devenue homosexuelle. 

Devenue la risée de tout un quartier, Aïssata Bah qui a préféré la vie de l’homosexualité, a été rejetée par sa famille et certains proches. Une action qui l’a obligé de vivre loin de sa communauté. Même si de nos jours, elle se sent en sécurité, beaucoup se rappellent de ce qu’elle a vécu avant de s’en fuir.

Retour sur son témoignage à travers lequel, beaucoup ont compris l’objectif de son départ. Un départ  derrière lequel, on sent une ségrégation qui a commencé lors de la célébration de la  fête de Saint Valentin 14 février.

« Je m’appelle Aïssatou Bah, j’ai vingt-sept ans, je suis coiffeuse de profession.

Depuis ma puberté,  j’ai commencé à développer des sentiments envers mes semblables femmes, étant musulmane j’étais consciente que cela est un pêché, je faisais tout pour m’y empêcher, cela m’a d’ailleurs poussée à avoir un petit ami, de notre relation je suis tombée enceinte et accouché d’un garçon. Franchement, je croyais trouvée la solution. Mais ce n’était pas le cas, j’avais toujours ce faible envers les filles. Je me faisais des idées liée à la mutilation génitale qui est pratiquée comme une coutume chez nous et dont j’ai été victime, mais jusqu’au jour où j’ai rencontré mon âme sœur .

Cette fille du nom de Fatoumata Barry venait vendre les produits cosmétiques dans le salon de coiffure où je travaillais au quartier Ratoma.

La première fois que nos regards se sont croisés, j’ai eu le coup de foudre, à partir de ce jour, j’aimais souvent avoir des causeries avec elle pour mieux la connaître.

À chaque fois qu’elle venait au salon de coiffure, je ne pouvais plus m’occcuper des clientes.

Lorsque la pandémie de Corona s’est exacerbée, le salon a fermé ses portes  à cause des restrictions sanitaires.  C’était une aubaine pour nous d’être ensemble tous les jours…

Elle venait chez moi, et moi, je partais chez elle, vu que nous sommes toutes des femmes, il n’y avait pas de problème aux yeux de nos familles qui sont loin d’imaginer tout le sentiment que nous éprouvions l’une pour l’autre.

Nous avions développé un amour tellement solide pendant le confinement que nous ne voulions plus nous cacher.

Mais comment peut-on avoir une vie de lesbienne dans un pays comme la Guinée? un pays dans lequel toutes les communautés rejettent l’homosexualité et surtout ma communauté et mon appartenance religieuse ? Donc on a dû continuer à nous cacher jusqu’à ce que nous soyons démasquées lors de la Saint-Valentin passée par des jeunes au bout d’une rue entrain de nous embrasser. J’étais venue la raccompagner après avoir passé un bon moment.

Ces jeunes, à qui on ne s’attendait même pas, sont sortis de nulle part pour s’en prendre à nous voulant nous violer et violenter. Ils ont commencé à nous insulter avec des gifles et des attouchements. La situation devenait inquiétante pour ma partenaire et moi. Heureusement que la police est intervenue à temps. Sinon, on aurait connu le pire.

Donc, je ne sais plus où aller. certaines personnes me conseillent de quitter le pays, au risque de ne pas se faire tuer un jour. Car même à la police, on regardait avec de dédain. » Explique Aïssatou.

 

 

Jean Waraba Guilavogui pour Véracité Cachée

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